Externaliser la logistique : avantages, défis et meilleures pratiques

Externaliser sa logistique permet de se concentrer sur son cœur de métier, d'améliorer le service ou de réduire les contraintes. C'est un levier de compétitivité, régulant les pics d'activité et optimisant les coûts. Différents niveaux d'externalisation existent pour s'adapter à vos besoins et vous offrir de la flexibilité. Faisons le tour du sujet !

1. Externalisation logistique : qu’est-ce que cela signifie ?
2. Pourquoi externaliser la logistique ?
3. Les niveaux d’externalisation : 3PL, 4PL, 5PL
4. Les étapes pour externaliser efficacement sa logistique
5. En quoi la technologie est-elle cruciale ?
6. Conclusion
7. FAQ : les questions fréquentes sur l’externalisation logistique

Externalisation logistique : qu’est-ce que cela signifie ?

Définition du concept

L'externalisation, ou "outsourcing", consiste à confier à un prestataire externe la gestion de certaines fonctions non stratégiques pour se concentrer sur son cœur de métier. En logistique, cela inclut le transport, le stockage, la douane, la préparation de commandes et la logistique inverse. D'autres services comme la production ou le service client peuvent aussi être externalisés. L'objectif est de profiter de l'expertise du partenaire, d'économies d'échelle, d'améliorer la flexibilité et de réduire les coûts.

Différence entre externalisation totale et partielle

Il existe deux approches. Dans l’externalisation totale, l’entreprise confie l’intégralité d’une activité à un prestataire extérieur, supprimant ainsi sa propre capacité à réaliser cette tâche en interne. Par exemple, une boutique e-commerce qui externalise son stockage, la préparation de commandes et les expéditions. Avec une externalisation partielle, la société ne confie qu’une partie d’une activité ou certaines tâches spécifiques à un partenaire. Elle peut ainsi garder le contrôle de certains aspects en interne. Par exemple, une entreprise qui conserve la gestion de son entrepôt mais externalise les transports.

Laquelle choisir ?

Afin de déterminer quelle externalisation convient pour votre société, nous vous conseillons d’évaluer les coûts et les bénéfices de chaque approche. Parmi les critères à prendre en compte, on trouve :

• L’analyse du retour sur investissement (ROI),
• Le calcul du coût total de possession (TCO),
• L’évaluation de la performance avec les KPI,
• Le risque de dépendance,
• Le coût de la résiliation et de transition.

Pourquoi externaliser la logistique ?

Les avantages

• Réduction des coûts de structure
• Accès à une expertise spécifique
• Souplesse et réactivité
• Recentrage sur le cœur de métier
• Gain d’efficacité

Les limites potentielles

• Perte de contrôle
• Dépendance au prestataire
• Risques liés à la qualité et aux délais
  
  

Les niveaux d’externalisation : 3PL, 4PL, 5PL

L’externalisation logistique comprend les niveaux 1PL à 5PL. Le 1PL signifie que l'entreprise gère toute sa logistique en interne. Le 2PL inclut l'externalisation du stockage et du transport. Explorons les niveaux suivants.

Externalisation 3PL

Le 3PL (Third Party Logistics) consiste à confier une partie ou la totalité des opérations logistiques à un professionnel spécialisé, qui gère le transport, le stockage, les inventaires, les colis et la distribution. La société reste responsable de la stratégie, mais délègue les tâches opérationnelles. Le partenaire utilise des technologies avancées pour assurer la transparence des flux.

Exemple : Une marque de vêtements externalise la gestion de son entrepôt et la préparation de ses expéditions à un 3PL.

Les bénéfices de la 3PL

• Optimisation des process : la 3PL propose des solutions éprouvées augmentant ainsi l’efficacité des opérations,
• Économies d’échelle : les 3PL gèrent de grands volumes et bénéficient de tarifs avantageux,
• Réduction des investissements : l’entreprise n’a plus besoin de posséder ses propres infrastructures logistiques.

Les limites de la 3PL

• Moins de contrôle : l’entreprise doit s’adapter aux process et technologies de son prestataire,
• Dépendance accrue : les performances logistiques de l’entreprise reposent sur celles du prestataire,
• Coût de gestion des relations : l’entreprise doit établir des KPI et un suivi rigoureux pour s’assurer de la fiabilité des prestations.

Externalisation 4PL

Dans le modèle 4PL, l'entreprise délègue toute sa supply chain à un intégrateur logistique qui coordonne prestataires et process, conseille, planifie et optimise. Le 4PL gère les 3PL, intègre les flux d'information et optimise les décisions avec des systèmes intégrés et l'IA pour une visibilité en temps réel.

Exemple : Un fabricant de composants électroniques optimise sa chaîne logistique avec un 4PL, qui analyse ses flux et met en place une solution globale.

Les bénéfices de la 4PL

• Intégration totale : le 4PL garantit une coordination optimale entre les différents partenaires,
• Optimisation de la supply chain : une meilleure flexibilité et réactivité face aux fluctuation de la demande et des volumes,
• Rationalisation : permet de minimiser les coûts et d’augmenter l’efficacité.

Les limites de la 4PL

• Perte de contrôle stratégique : l’entreprise dépend totalement du 4PL pour sa logistique ;
• Complexité contractuelle : des accords et des KPI très détaillés sont nécessaires pour garantir la fiabilité du service ;
• Dépendance technologique et relationnelle : le 4PL devient une pièce maîtresse, rendant difficile tout changement de prestataire.

Externalisation 5PL

Le 5PL (Fifth Party Logistics) digitalise la logistique complexe avec Big Data, IA et automatisation, coordonnant 4PL et 3PL pour une optimisation maximale. Elle utilise l'IoT pour le suivi des stocks et le machine learning pour gérer les inventaires.

Exemple : Une grande enseigne utilise un 5PL pour une logistique omnicanale, livrant en magasin et à domicile rapidement grâce aux technologies avancées.

Les bénéfices de la 5PL

• Automatisation poussée : réduit les interventions humaines, augmente la précision et améliore l’efficacité,
• Adaptation à des chaînes d’approvisionnement complexes : convient notamment aux modèles omnicanal, le e-commerce et les réseaux globaux,
• Optimisation en temps réel : réactivité accrue avec des analyses prédictives et prescriptives.

Les limites de la 5PL

• Dépendance technologique : nécessite une intégration et une infrastructure technologique robustes,
• Investissement initial : le déploiement de technologies avancées peut être coûteux,
• Gestion de la complexité : la coordination de multiples acteurs logistiques exige une expertise technique et des systèmes performants.

Les étapes pour externaliser efficacement sa logistique

Évaluer ses besoins internes et objectifs

On part d’abord des besoins internes à l’entreprise et on commence par observer tous les flux logistiques, entrants et sortants. À ce titre, vous pouvez établir une cartographie de la chaîne de valeur avec une VSM, utilisée en lean management. Cela va vous aider à définir vos objectifs opérationnels et financiers.

Rédiger un cahier des charges précis

Le cahier des charges sert à lancer un appel d’offres auprès de plusieurs partenaires. Après avoir fourni des informations concernant votre entreprise et le projet global, vous détaillerez précisément toutes les tâches à externaliser, les besoins critiques et non-critiques, les contraintes spécifiques à votre activité, les modes de contractualisation, les délais de paiement, ainsi que les futurs KPI d’évaluation.

Choisir le bon prestataire logistique

Pour le choisir, vous pouvez vous appuyez sur ces critères de sélection :

• Coût total de possession (TCO) : Prise en compte de tous les coûts : intégration informatique, formation des personnels, les prestations elles-mêmes, les coûts de la non-qualité, les coûts directs et indirects, tout en prenant en compte la compétitivité et la valeur des offres.
• Qualité : Évaluation de la conformité des produits/services aux normes et spécifications, ainsi que de l'historique fiabilité du prestataire. Capacité à répondre aux standards de l’entreprise pour assurer la satisfaction client.
• Fiabilité : Taux de respect des délais de livraison et continuité de la chaîne d’approvisionnement, sans compromettre la qualité.
• Flexibilité : Capacité à répondre aux fluctuations de la demande ou à personnaliser les services pour répondre à des exigences spécifiques, répondre aux changements dans les besoins de l’entreprise (volumes, spécifications).
• Innovation : Capacité à utiliser les nouvelles technologies, à fournir des solutions innovantes, à s’adapter aux tendances et à anticiper les évolutions du marché.
• Réputation et Conformité : Image de marque, valeurs éthiques, pratiques RSE et conformité aux réglementations (normes, certifications).
• Soutenabilité et responsabilité sociale : Pratiques éthiques et respect des normes environnementales et sociales.
• Performance passée : L'historique est mesuré par des KPI tels que la ponctualité des livraisons, la qualité des produits, et les réponses aux réclamations.

Mettre en place la collaboration

Après avoir choisi votre prestataire, commencez la mise en place en négociant et structurant le contrat. Protégez les intérêts de chaque partie et prévoyez la gestion des risques. Une phase de transition permet de valider les capacités du fournisseur avant un engagement total.

Lorsque les tests sont satisfaisants, il est temps d’intégrer pleinement le prestataire dans la chaîne logistique. Les étapes à respecter sont les suivantes :

• Formation : formation interne des équipes sur l’utilisation des nouveaux services, ainsi que sur la collaboration avec le prestataire ;
• Documentation : on établit et on renseigne les procédures pour assurer une communication fluide entre l’entreprise et le prestataire, en vue de faciliter la résolution des problèmes :
• Mise en place des systèmes de communication : intégration des logiciels comme les ERP pour le suivi des commandes et des livraisons, utilisation des portails ou plateformes collaboratives pour les EDI ;
• Pilotage de la collaboration : mise en place des indicateurs de performance, suivi des premières commandes avec surveillance des premières livraisons ou exécutions de service ;
• Retours et ajustements : on recueille les retours des équipes internes qui travaillent avec le prestataire et on ajuste les processus si nécessaire.

Suivi et pilotage continu

Le suivi de la performance des prestataires évalue leur conformité aux attentes de l'entreprise en termes de qualité, coûts, délais et fiabilité. Les outils digitaux sont essentiels pour collecter et analyser les données, et les KPI aident à cette évaluation. Des plans d'action correctifs et des récompenses pour les partenaires performants sont mis en place pour l'amélioration continue.

Les outils pour le suivi de la performance

• ERP (Enterprise Resource Planning) : pour automatiser la collecte et l'analyse des données de performance ;
• Systèmes de gestion de la relation fournisseur (SRM) : pour gérer les interactions et évaluer les performances des fournisseurs de manière centralisée ;
• Logiciels de business intelligence : pour créer des tableaux de bord et visualiser les données en temps réel.

En quoi la technologie est-elle cruciale ?

Optimisation continue des processus

On peut tout d’abord compter sur les TMS (Transportation Management System) et les WMS (Warehouse Management System) qui restent des outils incontournables pour optimiser les processus logistiques. Ils savent gérer les activités du transport et de la logistique, optimiser les itinéraires, automatiser certaines tâches et détecter les anomalies. Il existe cependant d’autres possibilités :

• L’intelligence artificielle (IA) peut être utilisée pour prédire la demande et estimer les fluctuations de volumes ;
• L’IoT (Internet of Things) fonctionne avec des capteurs connectés qui permettent de suivre en temps réel l’état des marchandises, la position, la température, l’humidité, etc., garantissant ainsi une meilleure qualité et une meilleure traçabilité ;
• La robotisation avec des cobots (robots collaboratifs) pour automatiser des tâches répétitives, pour augmenter la productivité et la précision ;
• Le Big Data et l’analytique permettent l’analyse de grandes quantités afin d’identifier des tendances, optimiser les stocks et améliorer la prise de décision.

Gérer et suivre les flux grâce au TMS

Le TMS permet d'avoir une vision globale sur l'ensemble des flux, qu’il s’agisse de fret route, maritime ou aérien. Cela inclut la possibilité de combiner différents modes de transport pour une meilleure optimisation des délais et des coûts. Par exemple, une entreprise qui choisit le fret maritime, pourra suivre aussi le pré et post-acheminement par camion.

Un TMS centralise toutes les données relatives aux expéditions, permettant une communication fluide et rapide avec les transporteurs. Cette centralisation inclut la gestion des documents de transport, les échanges de données EDI et même le suivi des performances des partenaires logistiques. Grâce à cette transparence, les entreprises peuvent comparer les offres de différents prestataires et choisir celui qui répond le mieux à leurs besoins spécifiques.

En analysant les itinéraires, les types de fret et les tarifs appliqués, le TMS permet d’identifier les solutions les plus économiques. Par exemple, il peut signaler des opportunités de groupage de marchandises pour réduire les coûts ou limiter les trajets à vide des transporteurs. De plus, certains TMS intègrent des algorithmes d’intelligence artificielle qui aident à prévoir les fluctuations des coûts et à ajuster les stratégies en conséquence.

Les KPI mesurent l’efficacité des opérations logistiques. Le TMS fournit des rapports détaillés sur des aspects tels que les délais de livraison, les coûts de transport par kilomètre ou encore les taux d’erreur. Ces données permettent aux entreprises d’ajuster leurs processus, de corriger les éventuelles inefficacités et de maximiser leur ROI.

Optimiser les quais grâce à Shiptidock

L’un des défis majeurs des entrepôts est la gestion des flux entrants et sortants. Une solution digitale dédiée permet de planifier les créneaux de rendez-vous pour les transporteurs, évitant ainsi les pics d’activité et les embouteillages sur les quais et aux abords. Shiptidock est un outil qui favorise un lissage de l’activité sur toute la semaine, limitant les retards et augmentant la productivité.
C’est également un atout pour la sûreté du fret, car les véhicules et les conducteurs sont identifiés avant leur arrivée sur site. Le logiciel diffuse les protocoles de sécurité, vérifie les immatriculations et organise les accès aux quais.

Ce type de solution suit les mouvements de marchandises sur les quais, enregistre chaque entrée et sortie pour garantir une traçabilité complète. Pour compléter cette solution, les entrepôts utilisent des codes-barres ou des technologies RFID pour automatiser ces processus et gagner en précision sur les mouvements.

Enfin, une gestion optimisée des quais a un impact direct sur les relations avec les transporteurs. En leur offrant une visibilité sur les créneaux horaires disponibles et en réduisant les temps d’attente, les transporteurs gagnent en satisfaction et en efficacité. Pour l’entreprise cliente, cela peut se traduire par des coûts réduits, puisque les transporteurs ne peuvent plus facturer d’immobilisation des véhicules.

Conclusion

Externaliser sa logistique va au-delà de déléguer des tâches. C'est un levier stratégique pour améliorer la compétitivité, optimiser les coûts et satisfaire les clients. Avec le bon prestataire et les outils technologiques, les entreprises peuvent rationaliser leurs opérations et se concentrer sur leur cœur de métier. Une approche bien pensée assure une collaboration fructueuse. Prêt à externaliser votre logistique ?

FAQ : les questions fréquentes sur l’externalisation logistique

L'externalisation logistique consiste à confier tout ou partie de la gestion logistique d’une entreprise à un prestataire spécialisé, comme le transport, le stockage ou la préparation de commandes.

Parmi ces avantages, on trouve : l’optimisation des coûts, l’accès à une réelle expertise, la flexibilité pour gérer les pics d’activité et le recentrage sur le cœur de métier.

Les principaux risques portent sur la perte de contrôle de certaines opérations, la dépendance vis-à-vis du prestataire et des problèmes quant à la qualité ou au délais.

• 3PL : prestataire qui gère les opérations logistiques (transport, stockage)
• 4PL : prestataire qui offre une gestion complète de la supply chain avec un rôle d’optimisation
• 5PL : prestataire qui intègre les technologies de pointe pour piloter la chaîne logistique à grande échelle.

On commence par évaluer ses besoins, rédiger un cahier des charges exhaustif, lancer un appel d’offres et comparer les offres des prestataires sur des critères comme les coûts, l'expérience et les technologies utilisées.

Des solutions comme le TMS et les systèmes de gestion des quais digitaux sont indispensables pour suivre les flux, optimiser les coûts et améliorer la communication avec les partenaires.