Lorsqu’il est question de trouver des solutions durables dans le domaine logistique, on cherche surtout la mise en œuvre d’activités ayant peu d’impact sur les ressources environnementales. À ce titre, la réduction d’émission de gaz à effet de serre demeure un pilier de la cause écologique. Dans cette optique, de nombreuses entreprises font désormais appel à un mode de transport combiné : le ferroutage.
Mélange de transport routier et ferroviaire, le ferroutage est aussi connu sous le nom de combiné rail-route. Ce mode associe la souplesse de la route avec les avantages du train, qu’il s’agisse de transport national ou international. Le principe repose sur l’acheminement du fret, en premier et dernier kilomètre, par des camions, qui transitent par des lignes ferroviaires, sur des trains conçus pour ce trafic. Il séduit de plus en plus d’entreprises qui veulent s’engager dans une logistique durable et propre. On vous explique en quoi consiste ce mode de transport écologique.
- Ferroutage : quels avantages ?
- Ferroutage : ses défis et ses limites
- Comment un TMS facilite l’intégration du ferroutage ?
Ferroutage : quels avantages ?
Réduction des coûts
L’un des avantages du combiné rail-route tient dans la maîtrise des coûts de transport. Les frais de carburant sont limités au pré et post-acheminement vers les plateformes ferroviaires. Le ferroutage est utilisé sur de longues distances, même en national. Combiner la route et le rail permet de mutualiser les dépenses en épargnant une grosse partie des coûts d’exploitation de la route, la majeure partie du trajet étant réalisée sur le train.
Si on compare le combiné rail-route avec le transport routier traditionnel seul, on peut attendre des économies sur le carburant, les péages, la main d’œuvre (pas d’heures de conduite pendant le trajet ferroviaire), ou l’usure des véhicules. C’est sans compter les gains estimés sur les délais, le fait de rallier des destinations lointaines, la satisfaction client, une meilleure rentabilité et compétitivité.
Geste vertueux pour l’environnement
Le ferroutage opère un impact positif sur l’environnement dans la mesure où il émet moins de gaz à effet de serre qu’un transport total par route. Il contribue à la réduction des émissions de CO2, à hauteur d’environ 80% par rapport au transport routier sur une même distance parcourue. La traction ferroviaire a une incidence selon qu’elle soit électrique ou fonctionne au diesel, mais reste de façon générale beaucoup moins polluante que le transport routier seul. La SNCF utilise environ 90% de locomotives électriques, avec pour effet direct 8 fois moins de pollution de l’air, et 14 fois moins d'émissions de CO2 que le transport routier.
Recourir au combiné rail-route diminue l’empreinte carbone et aide les entreprises à aligner leurs activités sur les objectifs de développement durable. Cette méthode s’inscrit parfaitement dans le cadre de la logistique verte, en répondant notamment à l’objectif 13, relatif à la lutte contre le changement climatique, défini par les Nations Unies.
Meilleure efficacité et fiabilité
Si un camion peut embarquer environ 25 tonnes de marchandise, imaginez ce que peut transporter un train qui contiendrait des dizaines de remorques. Cette capacité élevée de charge utile s’apprécie encore plus sur de longues distances, car elle se conjugue avec une rapidité d’exécution, en vue de raccourcir les délais de livraison. De plus, les exploitations peuvent gérer plus facilement ces délais, car les trajets des trains sont cadencés par des horaires stricts et restent fiables, avec très peu d’aléas.
Le fait de déplacer les remorques des camions avec des trains désengorge aussi le réseau routier, en réduisant le nombre de véhicules en circulation. Ceci a pour avantage de moins polluer, de diminuer les dégradations des voies, de réduire les congestions routières, d’améliorer la fluidité du trafic et de réduire les risques d’accident.
Ferroutage : ses défis et ses limites
Besoin d'infrastructures spécifiques
L’usage du combiné rail-route exige des infrastructures spécifiques, comme des terminaux ferroviaires et des lignes adaptées à ce type de trafic. Ces infrastructures impliquent des coûts lourds à supporter, non seulement lors de leur création mais également pendant leur maintenance. La SNCF assume les frais de modernisation du réseau ferroviaire, mais les faibles investissements de l’État pour le soutien de la maintenance de ce réseau, ainsi que la hausse des coûts de l’énergie, font que le système français décline par rapport à ses voisins européens.
Face à ce constat, certaines collectivités locales et les entreprises privées prennent en charge une partie de ces frais. C’est le cas notamment lorsque ces entreprises possèdent un embranchement fer, c’est-à-dire une voie ferrée qui leur permet d’accéder ensuite au réseau national. Elles doivent donc gérer une partie des voies de raccordement aux voies ferrées nationales, l’autre partie étant gérée par SNCF Réseau. Les aides et subventions apportées par les collectivités locales dépendent des capacités des régions à financer ce type d’investissement.
Solution moins flexible
Le ferroutage peut souffrir d’un manque de flexibilité en raison de la situation géographique des terminaux d’embarquement et de déchargement. La France compte une centaine de terminaux ferroviaires, avec plus de 8 000 kilomètres de voies, dédiés au fret de marchandise. Malgré une répartition sur les plus grandes zones industrielles et logistiques, il peut être compliqué d’opter pour le ferroutage, pour des raisons d’accessibilité. Cependant, il reste un choix stratégique, notamment sur les longues distances. Les autoroutes ferroviaires existent en France, mais desservent aussi les pays voisins comme l’Italie ou l’Espagne. Ces lignes ne s'arrêtent pas seulement à la France ou à l’Europe. Il existe aussi des liaisons hors continent. Par exemple, ce qu’on appelle la nouvelle route de la Soie, qui relie la Chine et l’Europe, connaît un essor grandissant grâce au rail. C’est à la suite de la crise sanitaire, que ce trajet s’est développé, pour aller à l’encontre des restrictions portuaires et de l’engorgement du fret maritime. Le fret ferroviaire peut embarquer de grandes quantités de marchandise, même si elles restent inférieures au fret maritime, et il est grandement apprécié pour sa rapidité.
Le ferroutage est également tout à fait compatible avec d’autres modes de transport comme, par exemple, le combiné route-fleuve, ou route-mer, Les nouveaux terminaux tiennent compte de ce paramètre, en proposant une tri-modalité accrue, pour amener plus de flexibilité et de souplesse. Avec de nouveaux équipements, ces terminaux dernière génération répondent aux besoins de transport spécifiques, comme les matières dangereuses ou les caisses réfrigérées. Les opérateurs tri-modaux adaptent leurs offres et leurs matériels à ces nouveaux enjeux : portiques, embranchements, voies d’accès routières, grues, etc. Tous ces moyens ont été mis en place pour développer la solution ferroviaire, au profit de mouvements de marchandise plus propres et efficaces.
Comment un TMS facilite l’intégration du ferroutage ?
Des logiciels informatiques tels que les TMS (Transport Management System) sont dédiés à l’activité transport des entreprises. Ils gèrent tous les aspects de la relation client-transporteur, depuis le choix d’un prestataire jusqu’à l’émission de la facture finale. Le TMS que nous avons développé chez Shiptify est capable de gérer tous les modes de transport simultanément et de les combiner entre eux. Telle une tour de contrôle, notre TMS est en mesure de piloter les flux de marchandises et ce, peu importe le mode de transport choisi. Cette fonction simplifie l’intégration de l’aspect multimodal dans la chaîne logistique et permet une coordination de toutes les étapes du transport. On parle ici d’une gestion précise de chaque trajet, comprenant les ordres à passer, les documents à émettre et le suivi des expéditions en temps réel.
Il y a d’autres avantages à lancer un projet TMS pour le ferroutage, en voici quelques exemples.
Meilleure optimisation de la planification
Notre TMS centralise les informations relatives à chaque transport. Depuis les données communiquées pour le devis, jusqu’aux points de passage en frontière, tout est calculé, archivé et compilé ensuite pour facturer le transport correctement. Le fait de rassembler constamment toutes les informations aide à la prise de décision et offre aux clients le suivi de leurs expéditions. C’est aussi un moyen de maîtriser chaque mode de transport, en coordonnant tous les acteurs qui y prennent part. La centralisation des données comprend aussi les horaires des trains, les capacités des terminaux, la notion de poids ou volume, etc.
Le pilotage de chaque trajet est optimisé de façon à assurer des livraisons fluides et fiables. Le système gère toutes les tâches administratives. Les ordres de transport sont transmis directement au prestataire, avec échange des documents adéquats (douane par exemple).
Amélioration de la traçabilité et de la communication
On l’a vu, les TMS centralisent les informations comme le volume ou le poids par exemple. Cette capacité offre le double avantage de communiquer aussi bien avec les clients qu’avec les transporteurs. Les TMS peuvent recevoir et transmettre les ordres de transport par EDI. Notre TMS fonctionne en mode SaaS (Software as a Service), ce qui rend les informations de poids, volume ou transit accessibles depuis n’importe quel écran connecté. Cette amélioration sur la traçabilité des envois et la communication des ordres renforce l’efficacité de la chaîne logistique. Entre le suivi en temps réel des expéditions et la visibilité accrue sur la situation et l’état des marchandises à chaque étape du transport, les entreprises sont en mesure de répondre rapidement aux imprévus. Le TMS facilite la communication entre tous les acteurs du transport, de façon à assurer une bonne coordination entre eux, ainsi qu’une réduction des erreurs.
Vous l’aurez compris, le ferroutage répond aux enjeux environnementaux et économiques actuels, mais présente aussi de nombreux autres avantages. On peut citer, entre autres, une réduction des coûts de transport, une diminution des émissions de gaz à effet de serre et de la pollution atmosphérique, ou la décongestion des routes avec une amélioration de la sécurité routière. Le projet de combiner rail-route est notamment apprécié pour sa capacité à charger de gros poids et pour sa rapidité d’exécution. Il réclame cependant de gros investissements sur les terminaux et infrastructures.
Enfin, grâce aux outils numériques appropriés, l’intégration du multimodal dans la chaîne logistique est facilitée, avec une meilleure transmission des informations entre les transporteurs, les gestionnaires de terminaux et les clients.
