Qu'est-ce que la blockchain ?
La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations. Il faut la voir comme une sorte de registre. Ce dernier peut contenir différentes données telles que des informations, des données, mais aussi des transactions. Tous ces éléments sont organisés sous la forme de blocs d’où le terme blockchain qui signifie mot-à-mot chaîne de blocs.
L’intérêt de tout ceci est qu’il s’agit d’un réseau décentralisé. Il ne possède par conséquent aucun centre de contrôle. Les données ne sont donc pas stockées sur un serveur, mais au contraire sur un grand nombre d’ordinateurs.
C’est ce qu’on appelle une base de données distribuée. Dans ce type de bases de données, les acteurs des systèmes distribués échangent les informations entre eux sans devoir en référer à un acteur central.
Cas d’usage de la blockchain dans l’industrie
Cette manière de fonctionner très atypique a séduit de nombreux secteurs, car la blockchain possède des qualités en termes de sécurisation des informations et de traçabilité.
Le secteur agroalimentaire
Un des premiers secteurs qui peut tirer profit de la technologie de la blockchain est le domaine agroalimentaire. En effet, l’une des exigences fondamentales liées à celui-ci est la traçabilité des denrées alimentaires. Il s’agit tout autant d’en savoir plus sur la provenance des aliments que de faciliter leurs conditions de transport et de stockage.
Or, supply chain et traçabilité sont parfois problématiques. Les chiffres à ce sujet ne laissent aucune place au doute : en 2016, la fraude dans la supply chain du secteur agroalimentaire s'élevait à 40 milliards de dollars. (fraude concernant l'origine des aliments, le type de produit etc...)
À ce problème, la blockchain offre des réponses efficaces. Ceci, car, les registres blockchain que nous avons évoqué améliorent le recueil d’informations et permettent une traçabilité de bout en bout. Dès lors, il devient impossible de falsifier des informations à un seul point de la chaîne. De cette manière, c’est la totalité des opérations de la supply chain, de la production jusqu’au point de vente final, qui sont identifiées. En cas de problème sanitaire, il est aussi plus simple et efficace de retrouver l’étape problématique.
Plusieurs acteurs proposent déjà des solutions de blockchain pour la supply chain agroalimentaire comme l’entreprise IBM avec IBM Food Trust ou Carrefour qui en 2018 a mis au point une technologie blockchain destinée à la vente de poulets.
De manière générale, le secteur du commerce physique et celui du e-commerce font partie des premiers à digitaliser leur supply chain pour gérer les flux physiques. Ils ont en effet tout à gagner dans la mise en place rapide d'une blockchain pour obtenir une meilleure gestion des flux en temps réel.
Le secteur pharmaceutique
Le secteur pharmaceutique n’est quant à lui pas en reste. La blockchain est ici mise en place pour trois points principaux :
- La lutte contre la contrefaçon
- La gestion des circuits d'approvisionnement
- La gestion de la relation entre pharmacie et utilisateur
La lutte contre la contrefaçon
Pour lutter contre la diffusion de faux médicaments, la blockchain est une solution, car, comme pour le secteur agroalimentaire, elle garantit une meilleure traçabilité de la supply chain pharmaceutique. C’est un sujet essentiel, car d’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ce sont entre 10 et 30% des médicaments actuellement en circulation dans les pays dits en voie de développement qui seraient de faux médicaments.
La blockchain permettant d'enregistrer chaque étape de la chaîne, les différents acteurs peuvent vérifier la provenance, mais aussi l’intégrité de ces produits. L’authenticité des médicaments pourrait par ailleurs être vérifiée par un réseau de pharmacie ou de laboratoires.
La gestion des circuits d'approvisionnement
Grâce à l’utilisation de la technologie blockchain, la totalité des acteurs de la supply chain peuvent consulter le registre des données de cette supply chain. Il serait alors plus simple de suivre tout le processus de production d’un médicament.
La gestion de la relation entre pharmacie et utilisateur
L’idée est ici d’utiliser la blockchain pour personnaliser l’expérience du patient qui vient à la pharmacie. Des dossiers de santé pourraient être partagés entre les différents professionnels de santé. Cela garantirait un suivi plus personnalisé et une amélioration de la relation entre les utilisateurs de la pharmacie et son personnel qualifié.
Le secteur immobilier
Dans les bâtiments, la blockchain permet de retracer facilement les modifications ou réparations effectuées par des équipes de maintenance. L’utilisation de cette technologie permet la création d’un registre d’intervention collaboratif, transparent et incorruptible. Au-delà de ça, c’est surtout dans le domaine des contrats que la blockchain pourrait révolutionner le secteur, car elle permet ce qu’on appelle les contrats intelligents ou smart-contracts.
Dans ce type de contrats, les différentes parties prenantes n’ont en premier lieu qu’à choisir les conditions de leur accord. Ensuite, dès que les conditions sont remplies, les contrats intelligents exécutent automatiquement les termes du contrat.
Grâce à ces contrats intelligents, de l’argent, des actions ou des biens peuvent être échangés entre des parties sans avoir besoin de demander les services d’un intermédiaire. De plus, l’opération se réalise de manière transparente, sans aucun conflit et de manière automatisée.
Bien sûr, l’achat blockchain, les contrats intelligents et la traçabilité agroalimentaire ne sont que quelques exemples des applications de la technologie blockchain. Nous aurions aussi bien pu parler du problème des nécessaires vérifications de papiers, manuelles le plus souvent, dans le cadre de transport international. En cas d’oubli, c’est toute la cargaison qui est immobilisée. Ce problème ne se pose pas avec la digitalisation via la blockchain.
De plus, son utilisation ne se limite à l’industrie pharmaceutique ou immobilière, bien au contraire. Cela concerne aussi la banque et l’assurance, le transport maritime ou bien encore le secteur de l’énergie.
Les limites de la blockchain dans la supply chain
Les capacités de la blockchain ne doivent pas faire oublier ses limites dans son utilisation dans le domaine de la supply chain. En effet, si ses bénéfices sont nombreux et qu’elle peut parfaitement s’inscrire dans une stratégie d’optimisation de la chaîne logistique, nous pouvons tout de même donner quelques mises en garde.
Tout d’abord, cette technologie nécessite beaucoup d’énergie, car il est nécessaire de faire fonctionner un grand nombre de systèmes informatiques pour maintenir l’intégrité du registre de la blockchain. De plus, bien qu’elle se passe d’intermédiaire, la supply chain nécessite tout de même un acteur pour créer la mise en relation et l’architecture du réseau blockchain.
Il y a aussi une problématique de maturité de la supply chain. Dans un environnement ou encore beaucoup de process sont pilotés par Mail et Excel, il n'est pas évident de mettre en place une blockchain.
La priorité aujourd'hui pour la supply chain est avant tout de pouvoir collecter et structurer la donnée en vue d'envisager d'actionner un jour la technologie blockchain. Certaines solutions digitales permettent aujourd'hui de le faire facilement.
